Les Tsars rouges
La série noire

Depuis Lénine, les dirigeants de l'Union soviétique avaient en commun, à part Gorbatchev, d'être tous âgés et tous en mauvaise santé.

lenine malade
lenine malade

On peut se demander si la sclérose du système soviétique n'a pas été à l'image de la sclérose des dirigeants depuis la création de l'Union soviétique en 1917. Tous les dirigeants de l'URSS, et aujourd'hui de la Fédération de Russie — à l'exception de Mikhaïl Gorbatchev ont payé un lourd tribut à l'artériosclérose généralisée : Lénine (gauche), à peine au pouvoir, souffre d'hypertension et de sclérose vasculaire cérébrale (hémorragies et thromboses) avec hémiplégie qui l'empêcheront de gouverner, laissant ainsi le champ libre à Joseph Staline qui évincera Trotski, de manière radicale, puisqu'il sera assassiné à Mexico à coups de piolet. Staline, du strict point de vue médical, porte bien mal son nom — qui signifie « l'homme d'acier » — de professionnel de la révolution. Secrétaire général du parti depuis avril 1922, il souffrait en effet d'hypertension et gouverna l'Union soviétique en tyran meurtrier.

Le pays résista à l'assaut des nazis, mais la victoire, en 1945, marqua la décompensation cérébrale de Staline qui s'enferma dans sa paranoïa, voyant des ennemis partout, et emprisonnant neuf de ses médecins personnels accusés d'avoir voulu l'empoisonner, le fameux « complot des blouses blanches » de janvier 1953. Le 4 mars, Staline disparaissait
A sa suite, Malenkov et Nikita Khrouchtchev ne purent donner toute la mesure de leur sclérose car ils furent « débarqués » avant la fin de leur mandat.
Leonid Brejnev, d'abord fringant et très actif à son arrivée à la tête de l'État soviétique en 1964, fut vite atteint par la maladie artérioscléreuse, d'abord au niveau cardiaque, pendant l'invasion de la Tchécoslovaquie en 1968, puis au niveau cérébral, au point d'être manipulé par les jeunes loups de son entourage. En 1979, il n'est pas certain qu'il ait compris le dérapage de son armée en Afghanistan.
En 1982, Leonid Brejnev est remplacé par un autre scléreux, diabétique et rénal, touché par la maladie de Parkinson, louri Andropov, ancien patron du KGB — la police politique en même temps que services secrets soviétiques — soutenu par des gardes du corps lorsqu'il recevait des hôtes étrangers. Sans doute l'un des passages les plus courts à la tête de l'Union soviétique : deux ans à peine. Il fut remplacé, à sa mort en 1984, par une ombre, Constantin Tchernenko, atteint d'artériosclérose et de cirrhose du foie (hépatite plus alcool), d'emphysème et d'insuffisance cardiaque. Quelques semaines avant sa mort, il se présenta tel un pantin désarticulé à la télévision. Il battra le triste record de brièveté à la tête du praesidium du Soviet suprême : élu en février 1984, il disparaissait en 1985.
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